Face aux cris du monde, quelle écosophie pour l’anthropocène ?


Information / jeudi, février 23rd, 2023

A propos du Cahier du CIS.H no 4 qui vient de paraître.

Je lis : littéralement « sagesse de, ou pour, la maison », l’écosophie veut réfléchir à notre façon d’habiter la Terre-Patrie… »

Je me suis engagé dans les années 1970 auprès de René Dumont, agronome et économiste (décédé à 97 ans, en 2001, un vieux actif ! ) et vécu depuis de nombreuses politiques changeantes et toujours à revisiter.

J’aimerais reconsidérer « habiter », car le premier habitat me semble être le foyer familial, première instance de socialisation. Il est la première patrie, présence du père, et nous savons les évolutions subies depuis ces dernières décennies dans nos modes et conditions de vie en couple, choix d’enfants, union libre, parentalité de genre, travail des femmes… autant de causes de bouleversements qui dérangent souvent nos convictions.

Autant de causes qui ne facilitent pas l’harmonie et l’équilibre écologiques.

Après le foyer d’habitation, la patrie c’est le territoire, on l’habite, on en garde le souvenir toute sa vie. Une société de désertification rurale, de concentration urbaine, une population de plus en plus âgée vieillissante, un monde du travail qui pose de nombreux problèmes d’insatisfactions, de stress, de graves violences… Je suis engagé dans un travail « d’éducation, formation, travail, retraite » dans le groupe « Osons les territoires » www.osonslesterritoires.fr

Ensuite, nous habitons un pays, la France, pour moi où j’ai le devoir et la responsabilité d’apprendre pour comprendre et participer.

Aussi, s’il est un premier travail à entreprendre, c’est celui des premières éducations et formations qui déterminent une grande part des choix ou possibilités de vivre bien et longtemps. C’est ensuite l’apprentissage tout au long de la vie, celui qui permet un développement personnel et collectif réfléchi, de construire ensemble une ère nouvelle.

Les savoirs acquis – théoriques et pratiques – sont les seuls « outils » capables de nous faire passer d’une société anthropocène, que nous ne voulons plus, vers un « … républicanisme écologique que nous [qui] soutient que l’innovation sociale est aujourd’hui tout aussi importante que l’innovation technologique et qu’il faut donc s’atteler, rapidement, à des changements éthiques, culturels, économiques et politiques profonds si nous voulons vraiment — et pas simplement faire semblant de —contenir les conséquences de la crise écologique dans des limites civilisationnelles (et éviter le risque de barbarie, y compris de barbarie politique, que pourrait entraîner un choc sociétal ou mondial non anticipé… » Thèse d’Anne Fremaux, After the Anthropocene : Green Republicanism in a Post-Capitalist world (Palgrave MacMillan, 2019). (Après l’Anthropocène : un républicanisme écologique dans un monde post-capitaliste).
Mais il doit exister d’autres propositions.

Concernant notre planète, depuis quelques décennies, certains, eh oui ! seulement certains, s’inquiètent des quelques changements, surtout ceux climatiques d’ailleurs, qui menaceraient notre « bien vivre » local… tant que ce qui se passe chez les autres, ne dérange pas.

Le climat, considéré comme l’ensemble des conditions atmosphériques et météorologiques d’une région géographique en un temps donné, est également l’expression dans nos relations sociales. Actuellement les médias nous font vivre, avec la loi sur la durée du travail, un climat particulier dans les échanges de travail de nos élus et responsables au Gouvernement… sans que la patrie nous semble menacée ?

Sagesse à la maison, ou sagesse pour la maison… celle dont faisait état notre ancien Président sans aucun doute : elle brûle… et j’ai bien peur que nous soyons davantage occupés par le temps que nous aurons durant les prochaines vacances.

Une remarque tout de même : que serions-nous aujourd’hui si nos ancêtres et nous-mêmes durant nos carrières, n’avions pas « allègrement retourné la terre, sans vergogne ni épargne » ?

Comment, par nos partages d’échanges, au sein du Collège, pouvons-nous proposer, suggérer, construire une « écosophie » apprise, comprise et entreprise ensemble ?

Pierre Caro
retraité professionnel
chercheur autodidacte retraite et long vieillissement