L’allongement de la durée de vie et la baisse de la mortalité oblige à repenser les relations entre les générations et à s’interroger sur la longue période de fleurissement dans la dernière partie de sa vie.
Dans quelle mesure peut-on se préparer à vivre cette période ultime ?
S’agit-il d’accéder progressivement à une « seconde vie » comme le propose François Jullien ?
Quels enjeux éthiques ?
Quelle place pour la vieillesse dans notre société ?
La seconde vie, selon François Jullien, est celle, inversée, qui part de la fin de vie pour aboutir au moment de la prise de conscience de sa finitude. Cet événement dont l’arrivée est éminemment variable suivant les individus, est un nouveau départ pour, en s’appuyant sur son vécu, se trouver en vue de répondre à la question : pourquoi est-ce que je continue de vivre.
C’est dans cette perspective que l’on peut reconsidérer la notion de vieillissement sans tomber dans l’âgisme qui compartimente la vie : l’enfance, la jeunesse, l’âge adulte, la vieillesse. Cependant, cette notion ne doit pas être réduite à sa dimension économique (contribution des seniors à la « production ») ni à l’activisme (injonction à être actif), mais doit aussi faire ressortir l’apport des seniors à la vie en société au travers des interactions avec les autres générations par la coopération et la solidarité. Une autre injonction à éviter est la mise en projet, dans tous les domaines, alors que l’incertitude face à l’avenir rend l’exercice de se projeter dans l’avenir très difficile.