Currently Director of Education and Languages, Gabriele Mazza has focused his 35 year career at the Council of Europe in the sectors of youth, education and culture. Results under his stewardship include pan-European reforms at the institutional, policy and targeted assistance levels. He has also negotiated numerous educational accords in post-war ex-Yugoslavia and pioneered efforts in Euro-Arab co-operation.
Actuellement Directeur de l’éducation et des langues, Gabriele Mazza a concentré ses trente-cinq ans de carrière au Conseil de l’Europe sur les secteurs de la jeunesse, de l’éducation et de la culture.
Les résultats obtenus sous sa direction incluent des réformes paneuropéennes au niveau des institutions, de la politique et de l’assistance ciblée.
Il a également négocié de nombreux accords sur l’éducation dans la Yougoslavie de l’après-guerre et a été un pionnier de la coopération entre l’Europe et les pays arabes
Le concept d’éducation permanente qui au cours des années s’est transformé en éducation et formation tout au long de la vie a été initié dès la fin des années 60 parallèlement et parfois conjointement par le Conseil de l’Europe, l’UNESCO et l’OCDE.
Il a été le résultat d’une première constatation, qui s’est avérée de jour en jour plus d’actualité, que l’accélération de l’accumulation et la rapidité des transformations du savoir et des techniques et technologies qui en découlent, ne permettait plus de limiter la formation de chaque citoyen aux seules années de l’enseignement obligatoire.
On a souvent oublié que si cette tendance impliquait en effet une éducation tout au long de la vie, la dimension temporelle n’était néanmoins qu’une des composantes de cette nouvelle approche de l’éducation en général et des systèmes éducatifs en particulier. En effet, l’éducation permanente implique aussi une vision beaucoup plus globale de l’éducation et surtout une recherche d’une plus grande cohérence entre les formations dites fonctionnelles ou professionnelles et ce que l’on appelle généralement la formation générale.
Par ailleurs, il s’est agit aussi de prendre en compte toute une série d’évolutions et de revendications dans des domaines non directement liés à l’acquisition de qualifications professionnelles. J’entends par là des revendications telles que l’égalité entre les genres, la meilleure prise en compte dans les structures et dans les méthodes de l’expérience et des besoins des personnes indépendamment des nécessités et des besoins socioprofessionnels, d’une revendication profonde vers plus de démocratie et, dans ce domaine, d’une plus grande participation de l’ensemble des partenaires impliqués dans le processus éducatif dans la définition des objectifs et la gestion du système.
Une des dimensions qui a été ignorée à l’époque, et pour cause, était le fait qu’il est de moins en moins possible et raisonnable de développer des systèmes éducatifs sur une base purement nationale. Il faut à cet égard se féliciter de l’organisation de ce premier forum mondial qui, je l’espère, permettra de mettre en évidence la nécessaire solidarité et donc l’importance de la recherche d’une cohérence très large entre l’ensemble des systèmes éducatifs mondiaux. Il y a là un défi nouveau susceptible de nous donner l’occasion de revisiter l’ensemble des concepts liés à celui de l’éducation permanente à la lumière des situations nouvelles liées aux différents aspects et dimensions de la mondialisation.
Soyons bien conscients qu’il ne s’agit pas seulement d’une question d’aménagements techniques et fonctionnels mais aussi d’une nouvelle rencontre historique entre les systèmes éducatifs et ceux qui les conçoivent et le monde qui les entoure ; il ne s’agit plus seulement de faire des aménagements mais de repenser à la contribution des systèmes éducatifs, dans leur acception la plus large, à l’invention « de nouveaux vivre ensemble », non seulement dans chacun de nos pays, mais dans le monde entier désormais étroitement solidaire.