Education : doit-on en faire un « chantier » ?


Information / vendredi, octobre 7th, 2022

« Chaque génération est un nouveau peuple », a écrit Alexis de Tocqueville. C’est bien vu. Chaque génération a une histoire et une expérience qui lui sont propres : chacune est confrontée à ses épreuves, forge des valeurs et des convictions nouvelles : souvent en réaction à la génération précédente.

Albert Camus a ajouté « Chaque génération sans doute, se croit vouée à refaire le monde ». Pourquoi cette nouvelle génération serait enfin « la bonne » ? Arrivée aux commandes, elle fait ce qu’elle peut. Et au nom de ses idéaux, elle peut même conduire à des désastres (cf. le dernier livre de F. de Closets contre la génération gâtée des baby-boomers).

Nous connaissons tous des enfants mis sur les bons rails, une éducation et une formation de toute première qualité, avec les bonnes valeurs, et qui ont pris le contre-pied de leurs parents. La trajectoire de vie ne peut être qu’orientée, elle n’est pas fixée que par l’éducation. Heureusement d’ailleurs, des millions de petits allemands avant-guerre ont été élevés dans le culte d’Hitler. Devenus grands, les petits nazis en herbe sont devenus de pacifiques démocrates.

Mes quarante années de carrière, suivies de vingt-cinq années de retraite, m’ont confirmé qu’apprendre ne suffisait pas, parfois même était négatif par l’acquis de certitudes. Il faut comprendre et acquérir un état d’esprit critique constructif afin d’entreprendre un projet, un objectif, construit dans le temps c’est-à-dire dans une évolution permanente.

J’ai vécu six professions à partir de ma formation de base. J’ai les ai choisies à mesure de mes acquis d’expériences. À mes enfants et petits-enfants j’ai essayé de faire comprendre qu’ils ne pouvaient compter ni sur leur éducation, ni sur formation, pas plus que sur la solidité de leur entreprise… dans le temps d’une carrière. Ils devaient sans cesse se remettre en cause afin de comprendre et se donner les moyens de faire évoluer leurs acquis.

Octogénaire je vis de l’envie de maintenir ouvert ce chantier pour continuer à construire les bases d’une capacité d’esprit à changer pour le mieux… avant le plus ?

Mes amis, il me reste quinze années pour prétendre à la retraite de ma retraite je suis volontaire pour que nous menions ce travail de réflexions et d’actions au sein du CIS H : quelle(s) influence(s) peut-on exercer sur les orientations de nos sociétés, de notre territoire au monde, en étant conscients des évolutions démographiques qui déterminent nos conditions de vivre ensemble. Comment entreprendre ce chantier … ensemble ? C’est l’orientation que j’ai donnée au projet que je vous propose d’une « Chaire citoyenne interpellation du Monde » tenue par tout citoyen en mesure de s’exprimer pour un monde plus solidaire.

Vos remarques, suggestions, critiques, conseils… nourrissent mon travail Merci

Amitiés à toutes et tous

Pierre Caro
Retraité professionnel