Chaire citoyenne d’interpellation du Monde


Prospective / vendredi, mars 4th, 2022

Cette Chaire citoyenne vient de s’ouvrir.

Nous ouvrons cette page pour que vous puissiez faire connaître vos contributions.

Pour entamer les échanges, voici une première suggestion concernant des sujets à aborder:

  • Équité entre les générations
  • Vivre avec le dérèglement climatique
  • Bien vieillir longtemps
  • Déconstruire les préjugés

Qu’en pensez-vous ? Quels sont vos questionnements ?

Vos commentaires sont les bienvenus (voir ci-dessous)…

6 réponses à « Chaire citoyenne d’interpellation du Monde »

  1. Bonjour à toutes et tous,

    Je lis, un peu « choqué » , … notre façon d’habiter la Terre/Patrie qui nous a vus émerger, humble humanité, … et que nous avons allègrement retourné sans vergogne ni épargne », car qui parmi vous regrette les évolutions entre le moyen âge et ce jour ?
    Qui voudrait même, parmi nous, les plus âgés, revenir aux années 1945 -1955, renier les évolutions sanitaires, sociales, économiques, environnementales … même si tout n’est pas parfait aujourd’hui.
    J’ai vécu cette période ou les Etats-Unis, venus combattre à nos côtés, étaient un modèle de vie. J’avais envie, aussi, d’une petite maison, d’une machine à laver le linge pour mon épouse… d’une voiture, de congés payés, d’une retraite seulement possible et déterminée par les évolutions de ma carrière professionnelle. Il me fallait produire, pour améliorer les conditions de vie de mon foyer.
    J’ai commencé, comme une majorité des garçons de ma classe, par 60 heures par semaine, les deux semaines de congés payés obtenues par nos pères en 1936. Les femmes d’aujourd’hui voudraient elles revenir au temps où la mère de mes enfants devait me demander l’autorisation de passer son permis de conduire, ou de signer un chèque ? …
    Soyons sérieux au Collège International des Seniors… pensons un peu à ce que nous pouvons entreprendre en premier : partager afin de diminuer les trop importantes différences avec des régions où les habitants, leurs environnements… étaient les nôtres en 1950, voir moins bien ! ! !
    Travaillons ensemble pour changer de route, effectivement, mais pas pour n’importe quelle orientation. Nous devons revisiter le monde, mais à partir de notre territoire de vie*.
    Les sociétés sont de plus en plus compliquées, nous devons apprendre à mieux en maîtriser les éléments avant d’imposer un possible futur aux jeunes générations.
    Je demeure à votre disposition…
    Amitiés à toutes et tous

    Pierre Caro
    retraité professionnelle
    retraite et long vieillissement

    * je suis impliqué dans l’ouvrage « Osons les territoires » édité en fin du mois

  2. De Pierre Caro
    Je veux bien continuer les débats … en essayant un lien entre les quatre thèmes : « Équité entre les générations » à quoi j’ajouterai « partager » ; « Vivre avec le dérèglement climatique », j’étais acteur les 7 et 8 mars, de Climate Chance à Nantes, 900 participants de nombreux pays ; « Bien vieillir longtemps » puisque c’est le fil conducteur de ma seconde carrière ; « Déconstruire les préjugés », les dispositions d’esprit sont de plus en plus difficiles et complexes dans ce début de XXIe siècle.

    L’équité : je reprends la définition du portail thésaurus du Québec : Principe selon lequel on doit tendre à l’égalité dans la répartition du bien-être entre les générations. S’oppose à l’idée d’un conflit entre générations. Note(s) : En droit international, le concept de l’équité intergénérationnelle repose sur la relation de chaque génération avec les générations passées ou futures, dans l’utilisation qu’elle fait des ressources naturelles ou culturelles de la planète. Les discriminations et la promotion de l’égalité nécessitent un travail de déconstruction des stéréotypes, par une démarche de prévention qui commence dès le plus jeune âge.

    Vivre avec le dérèglement climatique. La rencontre Climate Chance à Nantes m’a permis de rencontrer des personnes de qualité bien entendu. Je vous propose cette source, pour information: https://euradio.fr/2022/03/11/au-sommet-climate-chance-on-appelle-a-placer-les-territoires-au-coeur-de-la-transition-ecologique/
    J’ai exprimé qu’aucune politique sérieuse ne pouvait être entreprise sans tenir compte des évolutions démographiques. Nous ne pourrons prétendre aux mêmes conditions de vie suivant que nous serons 7 milliards ou 9 milliards en 2030… c’est demain ! 8 milliards aujourd’hui , en 2022. Les conséquences d’un long temps de vieillissement appartiennent aux premières préoccupations en matière d’influences des hommes sur les variations climatiques. Nous ne pourrons bien vieillir longtemps en bonne santé et autonomie si nous ne prenons pas en compte aujourd’hui que les plus de 65 ans vont représenter plus du tiers de la population en âge de s’exprimer par les votations. En même temps nous avons la responsabilité de nous protéger contre la maladie et l’accident, conscient que je suis, d’un toujours possible aléa.

    Bien vieillir longtemps en bonne santé et autonomie. Nous devons, en qualité d’aînés, prendre toutes dispositions pour repenser nos territoires, nos habitats, nos consommations nécessaires et superflues. Nous devons protéger nos ressources naturelles, ne pas en produire qui polluent par les rejets de déchets. Nous devons être exemplaires, dire nos inquiétudes, mais nous conduire en aînés responsables.
    Nous ne pouvons plus seulement nous « occuper » durant les 30, 40 années et plus en situation de retraite et vieillissement. Chaque société, pays, territoire à besoin de savoirs et d’expériences à partager entre quatre, cinq générations, avec cette nouvelle donne de deux générations en situation de retraite ! Comment bien vieillir si nous savons nos enfants et petits-enfants mal dans le déroulement de leur carrière obligée ? Nous pouvons nous enrichir mutuellement et mon expérience de 25 années me montre que le travail choisi, appris, compris et entrepris avec plaisir demeurait un lien de construction sociale.
    Je développe le rôle et la place possibles des retraités et personnes âgées**, suivant le principe qui guide ma vie depuis des décennies : rechercher un équilibre harmonieux et partagé entre ma famille, mes amis et mes relations ; mes loisirs et repos ; mon travail de retraité professionnel dans le partage de mes activités. Ce sera le titre du prochain film qui sortira en salles prochainement : « Le chemin des partages » bande annonce : https://www.youtube.com/watch?v=17OpOwKDQn4

    Déconstruire les préjugés : « Les paradoxes d’aujourd’hui sont les préjugés de demain »***
    Les médias orientent plus que jamais notre société par les images. Nos dispositions d’esprit face à l’autre, face aux règles d’une société de plus en plus compliquée (nombreux éléments) et complexe (difficile à comprendre) font que les préjugés et les stéréotypes sont inculqués par nos environnements. S’en défaire demande une prise de conscience, un travail sur soi. Et là je me mets devant quelques difficultés, car, si les relations entre générations étaient, pour l’essentielle, régies par l’autorité pour obtenir l’obéissance ou la reconnaissance, l’« interdit d’interdire » de nos vingt ans, nous conduit vers des rapports de forces ou domineraient les plus cruels.
    Les relations avec les jeunes à qui j’ai à dire « non », la multiplicité des incivilités, des violences, autour de moi et rapportées par les médias, font qu’il me semble nécessaire, indispensable de savoir quel type d’autorité nous devons construire pour notre liberté, pour anticiper le respect de la liberté d’exercer droits et devoirs pour les prochaines décennies. Apprendre, pour comprendre, entreprendre, et participer en déconstruisant les préjugés négatifs, voilà bien comment je conçois notre Chaire Citoyenne d’interpellation du Monde.

    Mes amies, et amis, cette Chaire citoyenne d’interpellation du Monde, doit nous permettre d’échanger en réciprocité, en multipliant nos échanges dans des partages qui nous enrichiront pour une vie meilleure dans un long temps de vieillissement en bonne santé, autonomie et envie de participer à cette société entre et avec quatre, cinq générations.

    * (IDAR la solidarité des générations c’est la vie 02-09-2021)
    ** 700 000 nouveaux retraités chaque année, près de 17 millions aujourd’hui en France, dont les plus de 65 ans, 20 % , ceux de plus de 75 ans 10 % de la population. Ce pourrait être 30 et 20 % en 2070. Ce sont pratiquement les mêmes chiffres pour l’Union Européenne.
    *** Marcel Proust Les Plaisirs et le jours.

  3. D’Hervé COCHET à Pierre CARO.
    Depuis son apparition dans vos courriels, je lis avec un certain étonnement la phrase/slogan : « Le travail choisi, appris, compris et entrepris avec plaisir est le meilleur vaccin contre un vieillissement trop rapide » qui suit votre signature…
    De quel travail s’agit-il ?
    Celui de la 1re vie… Est-il si souvent choisi ? N’est-ce pas oublié superbement l’immense majorité de ceux qui ne travaillent pas faute d’emploi, ou occupent un emploi très éloigné de leurs compétences ou espérances ? L’association des mots « Travail » et « Choisi » me gêne dans la réalité… à moins que cela soit un souhait d’idéal…
    2. Est-ce la seconde vie, celle dite « retraite » qui serait un « travail choisi » ? Mais en quoi cela relève du mot « travail » alors… n’est-ce pas plutôt « vivre » en étant absolument en accord avec soi-même dans ses nouveaux rythmes et projets ? Et, là encore, est-ce « choisi » ? Ne serait-ce que sur le plan financier ?
    Bref, pour être claire, cette phrase « Le travail choisi, appris, compris et entrepris avec plaisir est le meilleur vaccin contre un vieillissement trop rapide » me pose vraiment des problèmes si je la lis avec réalisme, lucidité et présence au monde… et je n’ai rien dit sur toute la suite ! Car faire un lien d’évidence, de causalité entre un « travail bien… et bien vieillir » … n’est-ce pas une vision du Monde et de la Vie fondée sur la valeur « Travail » ? Et cette valeur est-elle la seule, voire la bonne ? N’est-ce pas une vision de société productive dont nous voyons maintenant largement les limites ?
    Enfin, rapidement, utiliser le terme « vaccin » conduit à l’idée que « vieillir est une maladie à prévenir… alors que vieillir est physiologique et commence à la conception… Vaccin ? Vaccin aux effets d’un « vieillissement » maladif ?
    Bien entendu qu’un vécu professionnel heureux et épanouissant participe au plein développement de soi, la Sociologie du travail et la Psychologie, en tant que Sciences, le montre depuis longtemps, mais peut-on le prescrire ? La société peut-elle porter un tel programme ?
    À débattre, me semble-t-il !

    1. Réponse de Pierre Caro
      J’ai mis cette phrase dans ma présentation comme étant un constat de mes 25 premières années de retraite.
      J’ai eu le privilège de choisir mes changements de profession tout au long de ma carrière, je sais que ce fut un grand privilège, mais j’ai fait le nécessaire pour le vivre ainsi.
      Oui MALHEUREUSEMENT ce n’est pas la situation de nombreux hommes et femmes sur notre planète.
      C’est effectivement un souhait d’idéal. Je ne peux pas écrire : « le travail forcé, obligé, d’esclave, est le meilleur virus pour une fin de vie maladive et de souffrance. »

      La seconde partie de vie doit, normalement et comme j’essaie de le montrer, à condition de prendre un vrai temps d’apprentissage, ce que j’ai fait, pour réfléchir qu’il s’agit de 30, 40 ans et plus, ce qu’aucune société aujourd’hui est en capacité de proposer comme réflexion afin d’orienter les jeunes retraités, puisque nous n’avons pas d’histoire d’une telle société ou le temps de vieillissement fait deux ou trois générations en situation de retraite.
      Pis aussi qu’une grande majorité des travailleurs n’a pas de pension de retraite.

      Le travail, que nous le voulions ou pas, est la vie, qu’un organe de votre corps cesse de travailler et vous êtes malade ou vous mourrez.
      Le travail -c’est pour cela que j’invite à le choisir, l’apprendre, le comprendre pour l’entreprendre dans les meilleures conditions- participe à la socialisation de la vie, il évite l’isolement par les relations pour le moins.
      Lorsque vous êtes à couper les roses du jardin, à cueillir les pommes, à laver le linge, à faire la cuisine, etc., vous travaillez sans but lucratif.
      Il faut lever la tête, le travail est nécessaire à la vie, développement du corps et de l’esprit ; il n’est ou ne devrait plus être lié à un revenu, lorsque l’on est retraité, malheureusement encore, ce n’est pas la situation du plus grand nombre.
      Je suis bénévole lorsque l’on me demande d’intervenir et je souhaite si l’on peut me rembourser de mes frais seulement.
      Mais je conçois et j’accompagne certaines personnes à améliorer leur retraite par un travail rémunéré. Je fais maintenant appel à une association de jeunes retraités par exemple pour les gros travaux de mon jardin ou de ma maison.
      C’est parce que je vis un travail qui me plaît, me permet des relations, des échanges, des exercices physiques et intellectuels que je suis bien dans ma tête et mon corps.
      La société productrice est nourrie par nos choix de mode, environnement et condition de vie. Je n’ai jamais acheté un meuble, mes outils de jardinage sont des récupérations réparées, la plupart de mes fringues sont achetées à Emmaüs ; je n’ai pas de télé ; ma voiture à plus de dix ans.
      Nous ne voyons pas les limites de la société de production, nous n’arrêterons pas les progrès. Ce qu’il faut, c’est changer l’orientation vers un port plus humain, c’est d’apprendre pour comprendre pour anticiper et partager.
      J’ai « utilisé » le mot vaccin, bien que n’ayant aucune connaissance en maladie ; je crois vous avoir écrit que lors de mon DU santé, j’avais posé la question au prof : vous êtes prof de maladie et vous venez nous apprendre la santé, quand aurons-nous des profs de santé ?
      Mais, les vaccins, pour moi, sont de protecteurs, des préventions ; c’est le sens que je leur donne.

  4. Ce sont des questions de grand intérêt, surtout celle relative à la continuité de la vie sociale et individuelle malgré le dérèglement climatique, qui m’interpelle particulièrement. Mais, à la réflexion, les trois autres sujets sont aussi, encore une fois, d’une grande urgence !

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