Le matérialisme scientifique

BUNGE M., Le matérialisme scientifique, Syllepses, 2008

Résumé

Mario Bunge est un théoricien du matérialisme de première importance. Pourtant, il s’avère que son œuvre, remarquable par la diversité des sujets et des domaines explorés, reste insuffisamment traduite en français. Le matérialisme scientifique comble quelque peu cette lacune et surtout donne aux lecteurs une idée précise de ce qui constitue l’originalité du projet encyclopédique de son auteur, tel qu’il le développe notamment dans les huit volumes de son Treatise on Basic Philosophy.

Physicien de formation, philosophe des sciences de la nature et des sciences humaines, attentif à la technologie, Bunge est un des rares penseurs de notre siècle à entreprendre l’examen et la construction d’un système de connaissances scientifiques et philosophiques. Tout au long de sa vie de chercheur, il a approfondi cette idée d’une unité des savoirs, en intégrant les théories et données atomisées par la spécialisation scientifique – certes nécessaire -, et en respectant l’autonomie des disciplines et des objets qu’exhibent ou définissent les sciences et l’épistémologie. Chez lui, aucune velléité d’annexion de tel ou tel domaine au profit d’un autre ; au contraire, Bunge dénonce les excès d’un matérialisme brutal, qui voudrait abolir certaines entités, faute de les bien comprendre. Puis, regardant à l’autre bout du spectre des conceptions du monde, Bunge, spécialiste de mécanique quantique, fustige l’un des poncifs les plus constants de la vulgate contemporaine : la « dématérialisation » de la matière.

Mario Bunge signe ici un ouvrage dense, parfois technique (d’où l’aspect souvent axiomatique de son propos, comme lorsqu’il traite de l’esprit ou de la culture, domaines généralement peu abordés de la sorte…), mais qui sait aussi être savoureusement caustique, notamment dans son exposé des vaines promesses de la dialectique, ou encore de l’évanescent monde 3 de Karl Popper.

La conception bungienne du matérialisme fait de ce dernier une ontologie et une méthode pour « dé-couvrir » le monde. Loin des frilosités ontologiques des formes les plus affadies du positivisme, Mario Bunge décrit comment et explique pourquoi philosophie et sciences ne peuvent que confluer pour parvenir à ce but, l’un des plus élevés de l’humanité.

Sommaire

  • Être
    • La matière aujourd’hui
    • Le matérialisme aujourd’hui
  • Devenir
    • Modes de devenir
    • Une critique de la dialectique
  • Esprit
    • Une théorie matérialiste de l’esprit
    • L’esprit en évolution
  • Culture
    • Une conception matérialiste de la culture
    • Le monde 3 de Popper n’est pas de ce monde
  • Concept
    • Le statut des concepts
    • Logique, sémantique et ontologie
  • Appendice – Nouveaux dialogues entre Hylas et Philonous

La science, sa méthode et sa philosophie

BUNGE, Mario, La science, sa méthode et sa philosophie, VIDGOR

inédit en français avec glossaire de l’éditeur : 500 notions et noms propres reliés au texte par 3000 liens hypertexte [3 Mo]

Titre original en espagnol :  » La ciencia su método y su filosofía « .
Ce volume contient quatre essais tirés avec de légères modifications de l’œuvre de Mario Bunge : Metascientific Queries Springfield, III. Charles C. Thomas, 1959.

Traduction de l’espagnol et glossaires : Adam HERMAN

TABLE DES MATIÈRES

CHAPITRE I : QU’EST-CE QUE LA SCIENCE?

1. Introduction
2. Science formelle et science factuelle
3. Inventaire des principales caractéristiques de la science factuelle.

CHAPITRE II : QUELLE EST LA MÉTHODE DE LA SCIENCE?

1. La science, connaissance vérifiable
2. Véracité et vérifiabilité
3. Les propositions générales vérifiables : hypothèses scientifiques
4. La méthode scientifique, ars inveniendi?.
5. La méthode scientifique comme technique de questionnement et de mise à l’épreuve..
6. La méthode expérimentale…
7. Méthodes théoriques
8. Sur quoi repose une hypothèse scientifique?
9. La science, technique et art
10. Le modèle de la recherche scientifique
11. Portée de la méthode scientifique
12. La méthode scientifique, un dogme de plus?

CHAPITRE III : QU’EST-CE QU’UNE LOI SCIENTIFIQUE?

1. Quatre significations du terme  » loi scientifique  »
2. Nomenclature proposée
3. Illustration de ces distinctions
4. Justification de la distinction entre lois et énoncés de lois
5. Justification de la nécessité d’autres définitions
6. Les lois scientifiques sont-elles nécessaires?
7. La causalité est-elle une propriété intrinsèque des lois?
8. Les idéaux de la science et les divers niveaux de signification du mot  » loi  »

CHAPITRE IV : PHILOSOPHER SCIENTIFIQUEMENT, ABORDER LA SCIENCE PHILOSOPHIQUEMENT

1. Philosophie et science
2. Disciplines contiguës à l’épistémologie.
3. Sciences et humanités
4. Les études épistémologiques dans la formation du chercheur
5. L’apprentissage et l’enseignement de l’épistémologie

Intuition et Raison

BUNGE Mario, Intuition et Raison, VIGDOR, 2001

Inédit en français, avec glossaire de l’éditeur : 500 notions et noms propres reliés au texte par 3000 liens hypertexte [4,50 Mo]

Titre original en espagnol :  » Intuición y razón « .
Ce livre trouve son origine dans trois conférences prononcées par l’auteur à l’Université de Pennsylvanie à la fin de l’année 1960, dans le cadre des Départements de Mathématiques, de Physique et de Philosophie. La première édition est apparue en 1962, et fut publiée par Prentice Hall, sous le titre  » Intuition and Science « . Elle a été rééditée en 1975 par Greenwood Press. En 1965, les Éditions Universitaires de Buenos Aires en ont publié la traduction espagnole sous le titre   » Intuición y Ciencia « . Toutes ces éditions sont épuisées depuis des années. La présente édition est la traduction de la version entièrement revue, augmentée et actualisée par l’auteur de l’édition argentine de 1965.

Traduction de l’espagnol et glossaires : Adam HERMAN

Table

Préface
Introduction

Chapitre I : L’INTUITIONNISME PHILOSOPHIQUE

1. D’Aristote à Kant.
1. 1. Sources de l’intuitionnisme aristotélicien.
1. 2. L’intuition rationnelle chez Descartes.
1. 3. La science intuitive de Spinoza.
1. 4. L’intuition pure de Kant.
2. L’intuitionnisme contemporain.
2. 2. Le  » Verstehen  » de Dilthey.
2. 3. L’  » intuition métaphysique  » de Bergson.
2. 4. La  » Wesensschau  » de Husserl.
2. 5. Intuitions de valeurs et de normes.
3. Bilan.
Chapitre II : L’INTUITIONNISME MATHÉMATIQUE

1.  Sources.
1. 1. Sources mathématiques et philosophiques.
1. 2. Brouwer et Kant.
2. Thèses principales.
2. 1. Statut de la logique et de la mathématique.
2. 2  La thèse intuitionniste de l’intuitionnisme mathématique.
2. 3. Le principe de constructivité.
2. 4  Le tiers-exclu.
2. 5  Intuitionnisme mathématique et intuitionnisme philosophique.
3. Les Pour et les Contre.
Chapitre III : L’INTUITION DES SCIENTIFIQUES

1. Types d’intuition.
1. Un mythe concernant la méthode.
1. 2. L’intuition comme perception.
1. 3. L’intuition comme imagination.
1. 4. L’intuition comme raison.
1. 5. L’intuition comme capacité d’évaluation.
2. Nouvel examen de certains types d’intuition intellectuelle.
2. 1. L’intuition intellectuelle comme une manière normale de penser.
2. 2 L’imagination créatrice.
2. 3. L’inférence catalytique.
2. 4. Phronesis.
3. L’intuition, embryon incertain.
3. 1. Les intuitions et leur mise à l’épreuve.
3. 2.  » Intuitif » versus  » systématique « .
3. 3. Le rôle de l’intuition en science.
Conclusions.

Le projet : nébuleuse ou galaxie ?

COURTOIS, Bernadette, JOSSO, Marie-Christine, Le projet : nébuleuse ou galaxie ?, Lausanne : Delachaux et Niestlé, 1997

4e de couverture

Les ouvrages qui décrivent des pratiques d’élaboration de projet abondent. Ceux qui développent les fondements théoriques du concept de projet se situent essentiellement dans le champ de la psychologie. Il manquait donc une approche critique multiréférentielle des pratiques dont l’articulation avec des options théoriques et épistémologiques soit explicite.

Ce livre comble cette lacune. il offre aux professionnels et aux chercheurs une vision d’ensemble sur les enjeux socioculturels et sociopolitiques de l’usage des démarches de projets individuels et collectifs. Son intérêt principal réside dans le fait qu’il réunit les réflexions de praticiens-chercheurs et de chercheurs-praticiens. Il présente, ainsi, une mise en relation originale entre deux pôles trop souvent disjoints : celui des pratiques sans lien avec leurs fondements théoriques et celui des théorisations sans référence aux applications.

TABLE
  1. Les projets en question
  2. Projet: visées, œuvres et stratégies
  3. Projet: leurres et occurrences  de liberté
  4. Projet: Place et sens
  5. Projet et temporalité
  6. A la recherche d’un modèle intégrateur